Cass. Soc., 6 mars 2025, n°24/02319 ; CPH Lyon, 21 février 2025, n°23/02471
Dans un arrêt du 6 mars 2025, la Cour d’appel de Paris applique à la présomption de démission le statut spécifique du salarié protégé.
En l’espèce, l’administration avait refusé le licenciement d’un salarié qui s’était vu notifier une mise à pied conservatoire le temps de la procédure. Ce dernier ne reprend pas son poste au motif qu’il attend d’être autorisé à réintégrer l’entreprise. L’employeur met en œuvre la procédure de présomption de démission et le met en demeure de justifier son absence dans un délai de 15 jours. Le salarié répond dans le délai imparti qu’il ne souhaite pas démissionner. Au terme de ce délai, l’employeur lui notifie la rupture de son contrat en lui indiquant qu’il est réputé démissionnaire.
Si la Cour d’appel écarte les justifications légitimes du salarié et valide la présomption de démission, elle prononce néanmoins la nullité de la rupture du contrat pour violation du statut protecteur du salarié aux motifs que :
Il s’agit de la première décision statuant sur l’applicabilité de la procédure spécifique des salariés protégés, au cas de démission légitime.
Le Conseil de prud’hommes de Lyon apporte également des précisions sur cette procédure dans un jugement du 21 février 2025 (n°23/02471) : il requalifie une présomption de démission en licenciement sans cause réelle et sérieuse au motif que les raisons invoquées par la Salariée pour expliquer son absence étaient légitimes et qu’en conséquence, elle n’était pas démissionnaire.
Face à la réponse de la salariée, l’employeur aurait donc dû, selon le Conseil de prud’hommes, mettre un terme à la procédure de présomption de démission.
Cette seconde décision souligne la prudence avec laquelle l’employeur doit apprécier le motif légitime invoqué le cas échéant par le salarié.
Ces 2 décisions illustrent le début de la construction jurisprudentielle autour de ce nouveau dispositif.